Construire un hôtel à insectes

Qu’ils soient pollinisateurs, prédateurs ou encore parasites, de nombreux insectes aident à lutter contre les « organismes nuisibles » du potager.

Généralités

Pour attirer les insectes utiles, il est possible d’installer dans son jardin des refuges conçus pour les héberger. Autant d’abris, que l’on peut rassembler dans un « hôtel à insectes ».

L’hiver est une bonne période pour installer de tels abris : les travaux de jardinage se faisant plus rares, on a un peu plus de temps pour bricoler une cabane de luxe pour les habitants ailés du jardin. En installant l’abri avant la fin de l’hiver, vous aurez davantage de chances de le voir occupé dès le mois de mars. La diversité des insectes accueillis s’enrichira au fil des mois et des années.

Voilà, un formidable projet à mettre au calendrier. Si vous avez des enfants, impliquez-les dans l’aventure. Ils ne l’oublieront pas car non seulement il faut construire l’hôtel mais aussi ensuite le garnir !

Construction de l’ossature bois

Privilégiez si possible un bois résistant comme le châtaignier, le mélèze ou le douglas.

  1. Assembler les montants avec les traverses du haut et du bas afin de construire le cadre.
  2. Fixer les étages et les planches de séparation.
  3. Visser le toit
  4. Poser les ardoises
  5. Boulonner les pieux sur les montants (fixation au sol)

 

2. Aménager l’hôtel à insectes

Nichoirs pour les insectes pollinisateurs

  • Buches percées : guêpes et abeilles solitaires. Les trous doivent être de diamètres variables (de 3 à 14mm). Ils ne doivent pas transpercer la bûche de part en part.
  • Mélange de glaise et de paille : abeilles solitaires
  • Tiges creuses (roseau, bambou,…) : abeilles solitaires
  • Tiges à moelle (sureau, ronce,…) : abeilles solitaires
  • Boîte avec ouverture + planche d’envol : bourdon

Abris pour les insectes prédateurs

  • Boîte avec quelques fentes remplie de paille : chrysope dont les larves se nourrissent de pucerons, cochenilles, aleurodes
  • Pot de fleur rempli de paille : perce-oreille prédateur des pucerons

Refuges pour les insectes recycleurs

  • Bois morts empilés : les insectes xylophages, décomposeurs

 

3. Une grande variété d’insectes auxiliaires peut occuper les abris de l’hôtel

Les coccinelles : amies bien connues des jardiniers, elles sont de grandes prédatrices de pucerons, et apprécient de se réfugier sous les amas de feuilles mortes, dans les tiges creuses, dans les trous percés dans des briques ou des bûches, ou entre de minces planchettes de bois disposées en mille-feuille et espacées entre elles par quelques graviers.

Les chrysopes se nourrissent de pucerons. Elles élisent domicile dans la moelle des tiges de sureau, dans des bûches percées, ou encore dans des boîtes remplies de fibres d’emballage ou de papier froissé.

Les osmies sont de petites abeilles solidaires, à l’abdomen roux et poilu. Elles sont très utiles pour la pollinisation, et leurs abris de prédilection, où elles s’installent dès le début du printemps pour y pondre leurs œufs, sont des tiges creuses ou des bûches percées de trous, bien abritées des intempéries (vent, pluie).

Les pemphédrons, ces petites guêpes noires et inoffensives, solitaires, nourrissent leurs larves de pucerons. Elles s’installent dans les bottes de tiges à moelle (sureau, buddleia, ronce, framboisier, rosier).

Les carabes appartiennent à la famille des coléoptères, et ils sont souvent confondus avec les scarabées. Leurs larves sont de grandes dévoreuses de parasites : balanin de la noisette, chenilles de carpocapse… Ils trouvent refuge dans les vieilles souches ou sous des morceaux de branches.

Les aphidius sont de petits hyménoptères, dont la morphologie tient à la fois de la guêpe et du moucheron. Leurs larves parasitent les pucerons, en se développant à l’intérieur de leur corps. De nombreuses autres espèces de petits hyménoptères sont également de redoutables parasites à l’état larvaire pour des espèces nuisibles comme la pyrale du maïs, la piéride du chou, les chenilles mineuses des feuilles, les aleurodes, les noctuelles…

Les syrphes ressemblent à des guêpes, mais ils font partie de la famille des mouches : on les identifie facilement à leur vol stationnaire au-dessus des fleurs à butiner. Leur intérêt est double : la larve se nourrit de pucerons, et l’adulte assure la pollinisation. Ils apprécient les tiges à moelle, comme de nombreux autres hyménoptères.

Enfin, les perce-oreilles (ou forficules) sont de bons auxiliaires contre les pucerons. Ils s’installent volontiers sous un pot de fleur retourné et rempli de paille, de foin ou de fibres de bois.

 

Informations pratiques

Orientation de l’hôtel : Sud ou sud-est, face au soleil, dos aux vents dominants.

Situation : Non loin d’un parterre de fleurs sauvages ou cultivées (le restaurant des insectes), abrité des intempéries.

Conseil : Surélever l’hôtel à insectes d’au moins 30 cm par rapport au sol.

En conclusion…

Protéger les auxiliaires du jardinier ne se résume pas à leur fabriquer un hôtel.

N’hésitez pas à leur laisser plusieurs petits coins dans votre jardin sur le principe des différentes logettes de l’hôtel, réduisez ou mieux, cessez votre utilisation de produits chimiques et ne minéralisez pas votre jardin à tout va. En respectant ces quelques petites règles de base, vous aurez bon espoir de voir votre jardin fourmiller d’insectes qui vous aideront dans votre activité de jardinage.

Site web de référence : www.jardinature.net

Forum jardin : www.jardinature.net/forum

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