Franckd, designer-décorateur

Franckd est Designer de formation. Il est spécialisé dans la convergence des comportements de l’être humain et de la décoration d’intérieur. En 2004, il a créé sa marque « Relooking d’intérieur ».

Pouvez-vous svp vous présenter aux lecteurs de Votre Habitat ?

J’ai reçu dès 13 ans un enseignement artistique soutenu avec Jean Hulin, professeur d’arts plastiques aux beaux arts, architecte et peintre. J’ai ensuite intégré l’école Auguste Renoir pendant 4 ans et l’Ecole Supérieure de Design Industriel également pendant 4 années. En parallèle, j’étais décorateur scénographe au Club Méditerranée.

En 2004, j’ai créé la marque et le service Relooking d’intérieur. J’ai, à cette époque, mis au point une méthode qui se distingue grâce à un mode d’optimisation du temps d’intervention et à son mode opératoire bien particulier. Les conseils sont donnés verbalement, à domicile et en instant T. Tout en prenant en compte nos besoins, nos goûts et nos envies, ils sont basés sur l’étude de notre façon d’être. Des solutions se dessinent principalement par l’articulation des volumes et de la couleur.J’ai formé ainsi des décorateurs et des architectes d’intérieur sur toute la France. J’ai été ensuite chroniqueur sur France3 pendant un an, aujourd’hui j’interviens régulièrement sur le petit écran dans des reportages dédiés à ma spécialité.

J’ai écrit en 2007 un premier livre en collaboration avec Cécile Roland : Relooker des chambres d’enfants par la couleur en fonction de leurs traits de caractère.

Je pense qu’il n’y a pas de hasard, les espaces de vie sont adaptables à nos personnalités. L’esthétisme « juste » est possible. J’ai alors créé avec Philippe Collignon la marque et le concept Psychodéco.
Je travaille aujourd’hui avec d’autres spécialistes sur la convergence de nos cultures, du design et de notre façon d’être.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous diriger vers la décoration et plus précisément de lancer votre marque « Relooking d’intérieur® »?

La décoration est pour moi plus qu’une vocation ou une passion, c’est un mode de vie, une recherche permanente des éléments qui la fait exister.
La décoration ne peut pas être une finalité en soit, elle se révèle quand on comprend les habitants du lieu, pour cette raison essentielle elle est propre à tout un chacun et reste évolutive, c’est en fait un moyen de communication extraordinaire, intergénérationnel. J’aime être en contact avec les gens, échanger, observer, donner, prendre… comprendre qui habite les lieux et projeter une histoire afin que leur habitat leur soit agréable, beau et adapté.
J’essaye de comprendre comment l’être humain peut être plus heureux dans un environnement qu’il peut visiblement maîtriser, quels sont ses repères, ses réactions, ses projections, comment il anticipe sa vie en communauté, quels sont les éléments qui vont lui permettre d’évoluer dans un environnement idéal…vaste programme, ne croyez-vous pas ?
La décoration est mon mode d’expression, comme peut l’être un livre ou une conférence pour un philosophe, ou une chanson pour un chanteur. L’émotion peut exister aussi à travers une décoration réussie. La vraie réussite est dans ce qu’elle évoque.
Notre façon d’être est directement liée à nos choix, nos références, notre histoire, chacun a sa vision du beau et du bien être, mais pourquoi ?
Voilà ce qui me donne vraiment envie de faire de la décoration, c’est simplement vous.

J’ai créé la marque Relooking d’intérieur en 2004, simplement pour donner un autre nom au métier que je faisais déjà et à la méthode que j’avais mise au point. Dans les quinze jours qui suivaient la création, Philippe Collignon, chroniqueur et réalisateur sur France télévision a réalisé un reportage. J’ai ensuite développé la marque et je l’ai fait connaître.
Après toutes ses expériences, je me suis spécialisé dans la convergence des comportements et de la décoration. Mes travaux m’amènent aujourd’hui à me concentrer avec d’autres spécialistes sur des recherches spécifiques aux comportements de l’être humain, les origines de ses réflexes, sa façon d’être, sa mémoire gestuelle.
Je partage mon temps entre les interventions chez les particuliers ou pour les entreprises, en tant que conseiller, car c’est mon cœur de métier, et la télévision, qui reste aussi l’une de mes passions.

Quelles différences faites-vous entre un architecte d’intérieur, un décorateur et un relookeur ? Est-ce à la portée de tout le monde ?

La première différence tient des compétences.
Un architecte d’intérieur a suivi une formation spécifique pour intervenir dans le modelage et l’esthétisme d’un intérieur. Il y a une fédération.
Un décorateur va intervenir dans le décor, les couleurs, les tissus qui mettront en valeur votre environnement, le mobilier.
Les décorateurs font, depuis longtemps, le travail des « relookeurs ». Les architectes et les décorateurs ont toujours été à l’écoute de leurs clients pour créer un intérieur.
J’avais créé le service Relooking d’intérieur pour me différencier à travers une méthode qui va très certainement bientôt être publiée. De nombreuses personnes se sont appropriées la marque, pour vendre leur propre service, car elle évoque une notion de proximité et d’économie.

La tendance créée autour de la décoration, ces dernières années, a amené de nombreuses personnes à changer d’orientation. Je pense que l’on ne peut pas s’improviser du jour au lendemain spécialiste dans un métier qui requière des compétences techniques, même s’il y a une partie qui reste subjective, à savoir l’esthétisme, qui d’ailleurs, à mon avis, doit être maîtrisée. Le plus important est de connaître ses limites.

2. Relooking d’intérieur

Comment se déroule un relooking chez un particulier ?

Chaque rendez-vous est différent car les personnes sont à chaque fois différentes.
Ce métier amène le spécialiste à entrer dans l’intimité des gens, physiquement car les conseils doivent être donnés à domicile, mais aussi psychologiquement car il est important de connaître le mode de vie, de chacun des occupants de l’habitat, leur façon d’être, leurs habitudes….
La confiance est très importante dans la relation qui s’établit, l’échange peut ensuite être constructif.
Un rendez-vous ne dépasse généralement pas trois heures, c’est généralement le temps  nécessaire pour bien conseiller et pour que l’émission et la réception d’informations soit optimisées.
Seule la maîtrise fait ensuite la différence, sans oublier la curiosité, je pense en outre que c’est elle qui anime la relation.

Quelles sont leurs principales attentes ?

Les gens vous demandent d’intervenir dans le cadre d’un changement de décoration d’intérieur.
Vous vous apercevez rapidement dans la moitié des cas, qu’ils sont dans l’attente d’une écoute. De nombreuses fois, je me suis trouvé face à des personnes à la recherche d’elle-même, en se révélant, elles se sont aperçues, en quelques heures, que l’environnement dans lequel elles évoluaient, n’était pas adapté à leurs besoins : non seulement d’ordre esthétique mais aussi et surtout immatériellement. Les matériaux, le mobilier, les odeurs sont des empreintes de vie, d’histoire et de souvenirs, qu’évoquent-elles ? Leur utilisation peut être un moyen pour s’affirmer, pour se préserver, pour partager, il est important d’intégrer et de doser chacun de ses éléments pour trouver un certain équilibre.
La principale attente est donc simplement d’être mieux chez soi et dans tous les cas d’en identifier la source.

Quelles sont les questions à se poser avant d’engager un relookeur ?

Comme dans tout autre métier, le spécialiste a t-il les compétences que j’estime être nécessaires pour réaliser mon projet, quelles sont sa formation et ses références.

On constate, malgré la crise, que les français sont de plus en plus attachés à leur intérieur et investissent dans la déco, le mobilier … Avez-vous constaté une évolution des demandes, ces derniers mois ?

Les français veulent dépenser plus pour leur intérieur, effectivement la conjoncture actuelle influence leur choix.
Je constate que les budgets qui sont généralement dédiés aux vacances passent en partie dans ceux qui participent à l’embellissement de leur intérieur. Cela implique une utilisation différente des budgets. L’accès au bien ou la revente étant difficile, il est parfois plus intéressant de modifier et d’adapter son habitat, ce qui implique tout de même des frais plus importants.
Concernant le mobilier, les gens vont avoir une vision plus précise de leurs achats et acheter  de préférence un meuble qui regroupe plusieurs fonctions, esthétisme, confort, praticité…

Auriez-vous quelques conseils faciles à mettre en œuvre pour nos lecteurs ?

La première chose à faire est avant tout de se poser les bonnes questions. Regrouper toute la famille autour d’une table dans la pièce à décorer et écouter les besoins et les envies de chacun, sur l’esthétisme, les fonctionnalités des objets, l’appropriation des zones, les choix des couleurs…
Vous allez être surpris par les révélations de certains proches.

Un petit mot pour conclure ?

Etymologiquement la décoration provient du latin, elle traduit une convergence entre la convenance et les ornements.
Depuis toujours, l’être humain trouve un certain équilibre dans des rituels. Prenez par exemple, un enfant en bas âge. Ses parents, chaque soir, lui racontent une histoire avant qu’il s’endorme, ce rituel participe à son éveil, mais elle le rassure et l’apaise pour qu’il passe une bonne nuit. L’enfant commence à s’approprier les lieux par la résonnance et les sons, modelés par les matières et l’architecture environnante. Puis il grandit et se déplace dans sa chambre. A deux ans, il va crayonner les murs pour marquer son territoire, la salissure étant un acte de propriété (Michel Serres). Ado, il le fait par des posters et une porte fermée entre le monde qu’il occupe et celui des parents, afin d’exprimer une certaine liberté. Adulte, on choisit quels vont être les codes qui vont participer à notre bien-être. Ils vont également traduire notre état d’esprit, notre personnalité. Nous n’utilisons simplement plus les mêmes moyens et les mêmes outils que nos enfants. Nos références, notre regroupement, notre histoire, notre expérience font que nous réunissons une multitude de possibilité pour exprimer nos besoins. 
Une décoration idéale n’est-elle pas à la base une bonne écoute de soi-même ?

Franckd, la rédaction de Votre-Habitat vous remercie pour le temps que vous lui avez accordé et rappelle que vous intervenez régulièrement dans NEOPRO, des reportages signés Philippe Collignon sur France2.

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