Assurance habitation : Des hausses tarifaires en 2023 ?

Malgré les appels du pied de l’Etat en direction des assureurs afin qu’il fassent preuve de modération tarifaires, un renchérissement des cotisations devrait intervenir l’an prochain, notamment sur les contrats relatifs à l’habitation. En cause : l’accroissement des risques liés au climat et la flambée de certaines matières premières, dont les éléments de vitrerie.

Tout augmente. Et le coût des assurances supporté par les ménages ne devrait pas échapper à cette spirale. C’est du moins ce que pense le cabinet Facts & Figures, auteur d’une étude qui établit des projections sur 2023. Chaque année, il est d’usage que les compagnies augmentent leurs tarifs. Mais à ces ajustements mécaniques, se combineraient cette fois des hausses compensatoires, liés à l’accumulation de facteurs conjoncturels. Sur la base d’information soigneusement pesées et évaluées, l’enquête anticipe des tours de vis sur trois types d’assurances, d’autant plus associés au quotidien des français qu’elles sont obligatoires ou presque : les mutuelles santé sont, de par la loi, financées à 50% au moins par les entreprises au bénéfice de leur salariés, l’assurance automobile est incontournable sur la plupart des véhicules et l’assurance habitation est impérativement due par les locataires. Penchons-nous sur cette dernière.

Changement climatique : un risque qui a un coût

Facts an Figures identifie une pluralité d’aléas dangereux susceptibles d’influer à la hausse sur le niveau de cotisations dont devront s’acquitter les assurés en 2023. Le cabinet pointe notamment les sinistres provoqués par des catastrophes naturelles dans le contexte, de plus en plus sensible, du dérèglement climatique. Or, ces accidents ne surviennent pas partout avec la même intensité et tous les foyers ne sont pas égaux devant le risque : un logement collectif n’est pas exposé de la même façon qu’une maison individuelle.

L’ancienneté du bien et la zone géographique où il se trouve sont des critère pris en compte par les compagnies pour définir leurs prix (zone inondable, territoire particulièrement concerné par des canicules très fortes et durables, terrain particulièrement soumis aux vents…). Selon l’enquête, 1 à 2 milliards d’euros d’indemnisations sont imputables chaque année aux évènements climatiques. La Caisse Centrale de réassurance a même observé un surcoût (X2,4 euros) directement généré par les catastrophes naturelles en 2016 et 2021 par rapport à 2011 et 2015.

Des vitres plus chères ?

A ce taux de sinistralité purement environnemental, s’ajoutent d’autres impacts conjoncturels, comme la hausse des cours des matières premières : les indicateurs du secteur du BTP mettent par exemple en évidence une inflation de près de 10% sur les pièces de vitrerie, de 11,2 % sur les éléments de terre cuite et de +11,7% sur les charpentes en bois.

En définitive, l’enquête du cabinet Facts & Figures prévoit, à partir de 2023, une majoration « quasi forfaitaire »  de l’ordre de 10 € sur chaque contrat d’assurance habitation au titre du risque climatique. Une majoration additionnelle évaluée entre 3% et 5% (voire plus) s’appliquerait aux biens immobiliers les plus exposés.

Rappelons que la loi française autorise désormais les assurés à résilier leurs contrats sans le respect d’une échéance annuelle, si leurs compagnies décrètent une hausse de tarifs.

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